Malala Yousafzai : un espoir venu de Mingora
Malala Yousafzai, née en juillet 1997 et originaire du Pakistan, a obtenu en 2014 le Prix Nobel de la paix faisant d’elle, la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix.
Depuis, elle poursuit sa lutte pour l’accès à l’éducation, notamment pour les jeunes filles, une lutte déterminée mais qui est aussi un héritage familial. Issue d’une famille militante, elle n’a que onze ans quand elle s’engage auprès de son père en 2008 ; fervent défenseur du droit à l’éducation et favorable à la promotion de cette dernière, il est nommé conseiller spécial de l’ONU pour l’éducation en 2012.
Toutefois, cet engagement se fait dans un contexte particulier. En effet, il existe au Pakistan des groupes armés qui détruisent les écoles afin de faire la promotion de leur propre idéologie. Pour Malala, originaire de la principale ville de la province de Swat, à Mingora, dans le Nord-Ouest du Pakistan, elle a vécu à proximité d’une zone d’influence de talibans qui interdisaient l’accès à l’éducation aux jeunes filles.
Son militantisme lui vaudra d’ailleurs d’être victime de menaces violentes avant d’être visée par un attentat en 2012 alors qu’elle se rendait innocemment à l’école. Depuis cet événement, Malala est reconnue dans le monde comme étant une figure majeure de la lutte pour l’éducation et le droit des femmes, notamment des ces jeunes filles qu’elle représente si bien, tant son nom est lié à la dureté du combat à mener et la vivacité nécessaire pour y faire face.
Le combat de sa vie en faveur des libertés fondamentales lui a permis d’être récompensée de nombreux prix tels le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes ou encore le prix Sakharov du Parlement Européen. De plus, une école fondée initialement par son père au Pakistan porte aujourd’hui son nom et permet une première concrétisation de ses projets.
Par ailleurs, grâce à sa prise de position, l’UNESCO en partenariat avec le Pakistan ont créé en 2012 le « Fonds Malala » qui est une organisation visant à scolariser tous les enfants du Pakistan mais aussi du monde d’ici à 2015. L’organisation reçoit notamment des dons destinés à la reconstruction d’écoles et l’amélioration de l’apprentissage dispensé. Malgré le fait que cet honorable objectif de faire en sorte que tous les enfants du monde soient scolarisés n’est toujours pas atteint aujourd’hui, Malala est et restera un exemple pour notre association dont l’objectif est de promouvoir le droit des enfants d’abord Liban puis ailleurs, d’accéder à l’éducation.
Le 12 juillet 2013 le jour de ses 16 ans, lors d’une tribune à l’ONU, où elle déclare que : “Nos livres et nos stylos sont nos armes les plus puissantes. Un enseignant, un livre, un stylo peuvent changer le monde”, et ce, devant les « grands de ce monde ». Elle est d’ailleurs chaleureusement applaudie par toute l’assemblée. Ces termes retentissent en nous comme un vibrant appel au fait que l’on doive agir pour celles et ceux qui se retrouvent en marge de l’instruction. En effet, pour nous « le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien ».
L’engagement de la jeune femme se fait dans le but d’envisager un futur meilleur pour ces enfants oubliés. Autant qu’elle, nous sommes convaincus que le savoir est une arme d’instruction massive essentielle à la promotion d’une atmosphère propice à la cohésion nous permettant de lutter contre ces maux contemporains et d’entrevoir enfin, de nouvelles promesses d’avenir.
Marwan Rachidi
Photographie : Tirée d’une tribune publiée dans le Washington Post, en juillet 2014, de Malala Yousafzai en soutien aux Nigérianes kidnappées par la secte de Boko Haram.