L’éducation au Liban

L’éducation au Liban : Du recul de l’école publique à l’exclusion des minorités pauvres et des déplacés

 

Il est indiqué dans le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) que le taux d’alphabétisation du Liban est de 89,6% -le plaçant ainsi à la 105ème place d’un classement où figurent 182 pays ; ce taux de scolarisation au Liban approche aujourd’hui celui des pays développés.

Le Liban est même perçu comme l’un des Etats du monde arabe où le taux de scolarisation figure parmi les plus élevés. En effet, l’éducation a pour but de contribuer au développement de la nation libanaise. Cependant, l’éducation ne représente aujourd’hui qu’environ 6% du budget de l’Etat libanais, amenant à se questionner quant à un possible déclin de l’éducation au Liban. Il a été constaté en 2013, lors d’une séance à l’Institut français consacrée à la politique scolaire du Liban, que l’école publique était délaissée par l’Etat qui n’investit pas ou du moins très peu dans l’éducation ayant pour conséquence l’abandon de l’école publique au profit d’écoles privées et communautaires allant ainsi dans le sens inverse de ce que l’on pourrait qualifier comme étant « l’école de Jules Ferry » : une école publique, obligatoire et gratuite.

En effet, le nombre d’enfants scolarisés à l’école publique diminue d’année en année : le secteur public ne représente actuellement que 30% du taux de scolarisation global du Liban. Tout cela favorise donc la marginalisation de certaines minorités, et notamment les plus pauvres vivant dans les régions reculées où, de surcroit, il existe des divisions entre communautés mais aussi des déplacés Syriens et réfugiés Palestiniens présents sur le territoire libanais pour qui l’accès à de simples statuts juridiques semble compliqué. Même si 158 000 enfants déplacés ou ayant le statut de réfugiés âgés de 3 à 18 ans -sur un effectif total de 500 000 enfants- ont pu s’inscrire gratuitement à l’école publique à la rentrée 2015, ils ne représentent environ qu’un élève sur trois. Par ailleurs, ces derniers, présents au Liban représentent un cinquième de la population libanaise : le Liban compte en effet un réfugié ou déplacé pour cinq habitants. Ce contexte, laisse donc apparaitre de nouveaux enjeux en termes d’éducation, d’intégration mais aussi en termes de vivre-ensemble et de promesses d’avenir plus stable.

Nelson Mandela disait que « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde ». Nous pensons donc comme lui que celle-ci peut contribuer à la destruction de ces maux qui pèsent sur la société libanaise. Ainsi, faire de l’éducation un facteur de cohésion et d’intégration semble être un défi majeur auquel il faut contribuer et absolument faire face. À notre sens, l’éducation est le levier le plus puissant pour lutter contre les inégalités qui pèsent sur les sociétés, la pauvreté mais aussi de permettre de devenir un citoyen du monde responsable.

Marwan Rachidi

 

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